jeudi 28 février 2013

Jean Robin n'est pas sérieux



source : http://sarkozyisraeletlesjuifs.blogspot.fr/2009/07/jean-robin-nest-pas-serieux.html

Le "journaliste et éditeur" Jean Robin, ainsi qu'il se désigne lui-même, vient de consacrer à mon livre, Sarkozy, Israël et les juifs, deux vidéos qu'il diffuse sur dailymotion et sur son blog (http://tatamis.blogspot.com/). Sur la seconde, il apparaît en short et chaussettes, assis sur son divan.
Ces documents se résument à une critique partiale de mon ouvrage et de la publicité qui en est faite. Ils contiennent de grossières erreurs et de graves approximations, qui démontrent que Robin m'a lu en diagonale et qu’il n’a rien compris à l’affaire suscitée par la publication de mon livre.
Voici, point par point, ma première et dernière réponse à ce blogueur, afin de clarifier ma position une fois pour toutes à ce sujet. On comprendra vite les raisons pour lesquelles le débat que Robin réclame avec moi est inopportun.


Je ne serais pas censuré ?

Pour commencer, Jean Robin claironne que je ne suis pas victime d'une censure en France. Lui, "éditeur français", dit-il, est prêt à m'éditer. Il n'a pas saisi le fond du problème. Je suis édité. Et je m'apprête même à être édité en langue arabe (entre autres). Si je suis victime d'une censure, tout d'abord, c'est parce que le diffuseur français de mon éditeur belge, Marco Pietteur, refuse de diffuser mon livre sur le territoire français, alors que l'ouvrage n'est ni interdit, ni poursuivi (en France comme en Belgique).
Pour schématiser, un éditeur fait imprimer le livre et le met sur le marché, tandis qu'un diffuseur a pour charge de le faire livrer aux librairies. Le diffuseur de mon éditeur, en refusant de le diffuser dans les librairies françaises, l'a donc condamné à être bloqué à la frontière franco-belge et à n'être diffusé, pour le moment, que dans les librairies belges. Ainsi, en France, le livre n'est-il vendu que sur internet (sur le site de l'éditeur : oserdire.com, et non sur amazon, comme le dit Robin), ou dans les quelques rares librairies courageuses qui l'ont commandé d'elles-mêmes, comme la librairie parisienne Résistances qui vient de subir l’assaut d’individus cagoulés se revendiquant de la LDJ (Ligue de défense juive). Cette scandaleuse absence dans les librairies françaises, jamais justifiée par le diffuseur, est à juste titre nommée "censure par le vide" par mon avocat M° John Bastardi Daumont.
L'autre pan de la "censure par le vide" que nous dénonçons, Bastardi et moi, tient dans le fait qu'aucun grand média français n’ait parlé de ce livre depuis sa sortie, au mois de mai dernier. Alors que la salle de l'hôtel était pleine de lecteurs, seuls deux journalistes se sont déplacés à ma conférence de presse du 4 juin, sans qu'aucun article n'en ait rendu compte à ce jour.
Il est aisé de comprendre que, devant le succès de l'ouvrage (qui en est déjà à sa seconde édition et qui est en train de bénéficier de plusieurs traductions malgré sa mise à l'index de fait, en France), Jean Robin ait pris ombrage de n'avoir pas été sélectionné parmi les éditeurs que j'ai contactés. Mais je me dois de signaler que je me suis contenté de joindre les éditeurs sérieux, qu’ils soient de France, comme La Fabrique ou de Belgique, comme Aden. La maison Oser Dire de Marco Pietteur, qui publie Michel Collon et Eva Golinger, a, de toute évidence, plus de tenue que celle de Jean Robin, surtout célèbre dans son quartier pour avoir publié, entre autres, deux livres de.... Jean Robin lui-même.

Je ne m’attaquerais pas aux préjugés ambiants ?

Jean Robin s'interroge sur les "préjugés ambiants" que je mets en lumière dans mon livre. Selon lui, affirmer que Sarkozy est pro-israélien, comme je le fais, constituerait un "préjugé ambiant" que je ne dénoncerais pas. J’enfoncerais, à l’en croire, "des portes ouvertes". Or le préjugé ambiant auquel s’attaque mon livre est celui-ci : l’accusation systématique d’antisémitisme envers ceux qui critiquent Israël. Telle est la situation que je dénonce. Cette assimilation est, depuis la seconde Intifada au moins, la stratégie de l'AIPAC, du CRIF, de l'UEJF, de l'UPJF et de nombreuses autres associations qui prétendent représenter les intérêts de la communauté juive, alors qu'elles soutiennent d'abord et surtout les intérêts d'Israël, faisant un chantage permanent à l'antisémitisme à leurs contradicteurs. J'ai expliqué ce point dans mon livre, dans quelques interviews parues sur le net et dans des vidéos accessibles sur youtube ou dailymotion. Robin n’en tient aucun compte : à croire qu’il ne m’a pas lu, ni entendu.

Je préjugerais de la position anti-israélienne du général de Gaulle ?

D'après Robin, pour définir ce qu'est le gaullisme, je m'en tiendrais à la fameuse déclaration du général de Gaulle, lors de sa conférence de presse de novembre 1967, où celui-ci évoque les juifs comme un "peuple d'élite, sûr de lui et dominateur". Auparavant, dit Jean Robin (hâtivement), de Gaulle était "pro-israélien", comme il avait été, dit-il, pro-Algérie française en 1958, avant d'évoluer.
Robin n'a pas compris que le gaullisme ne se définit pas par le soutien de son fondateur à la colonisation, mais au contraire par sa démarche décolonisatrice. De la même façon, bien que de Gaulle ait été le "nègre" littéraire de Pétain avant-guerre, nul ne confondra les activités du général et du maréchal durant la guerre de 39/40. Même chose pour Israël. En réaction aux propos du général, Raymond Aron, dans son livre De Gaulle, Israël et les juifs (Plon, 1968), a bien montré, quoique sur un mode critique, que ce dernier avait "ouvert une nouvelle période de l'histoire juive".
L'ancien chef de la France libre avait en effet réagi à un détail qu'oublie de noter Robin : la guerre des Six jours, qui eut lieu en juin 1967, et dont les conséquences se font encore sentir de nos jours, puisqu'alors Israël envahit et annexa, entre autres, le Golan, la Cisjordanie et la bande de Gaza, qui sont toujours au coeur du conflit israélo-palestinien (voir l'opération Plomb durci de décembre 2008-janvier 2009). J'ajoute que de Gaulle ne s'en est pas tenu à cette célèbre conférence de presse et que, le 30 décembre 1967, il répondit à Ben Gourion de la manière suivante :
"Je demeure convaincu qu'en passant outre aux avertissements donnés en temps voulu à votre gouvernement par celui de la République française, en entamant les hostilités, en prenant par la force des armes possession de Jérusalem et de maints territoires jordaniens, égyptiens et syriens, en y pratiquant la répression et les expulsions qui sont inévitablement les conséquences d'une occupation dont tout indique qu'elle tend à l'annexion, en affirmant devant le monde que le règlement du conflit ne peut être réalisé que sur la base des conquêtes acquises et non pas à condition que celles-ci soient évacuées, Israël dépasse les bornes de la modération nécessaire."
Ce document (coté 26823/27268/Affaires Étrangères) démontre que de Gaulle manifestait, avec fermeté et insistance, sa désapprobation devant un état de fait qui dure encore de nos jours. La citation ci-dessus se trouve dans mon livre d'anthologie que les Éditions Blanche ont publié en 2007, sous le titre Le Monde contre soi, que possède Jean Robin. Il ne s’y réfère pas : pourquoi ? Ce document lui aurait pourtant permis de comprendre la position gaulliste sur Israël.

Je surévaluerais l’influence des loubavitchs ?

Jean Robin remarque que Jacques Chirac, avant Sarkozy, a entretenu de bonnes relations avec la communauté loubavitch et que, malgré tout, il n’a pas eu la même politique étrangère que son successeur. Mais d’autres hommes politiques nouèrent également des liens avec les loubavicths sans être pro-israéliens. La grande différence entre Chirac et Sarkozy, c'est que le premier n'a pas été maire de Neuilly, où la communauté loubavitch a acquis beaucoup de poids. C'est justement ce poids, cette influence, qui ont amené Sarkozy à s'en rapprocher.
Pour autant, je ne prétends nullement que sa familiarité avec les loubavitchs de Neuilly soit la seule cause de son parti pris pro-israélien. C'est seulement une pièce du puzzle, qui explique pour une petite part son évolution. La véritable cause de son alliance avec le camp pro-israélien est à chercher ailleurs. Ainsi que je le déclare dans une interview donnée à Silvia Cattori, dans laquelle je résume la thèse de mon livre, Sarkozy voulait capter les voix de Le Pen ; pour les lui ravir, "il fallait tenir un peu le discours de Le Pen sur les immigrés, les banlieues (...) Mais comment faire pour ne pas être considéré comme raciste et pour qu’il n’y ait pas une campagne contre lui dans toute la presse française qui l’assimile à Le Pen ? Eh bien, c’est très simple : il se présente comme sioniste." (http://www.comite-valmy.org/spip.php?article318). C'était le sésame pour ne pas être attaqué par les grands médias. C'est ce que Sarkozy a fait ; et il a gagné. Jean Robin ne s’en est pas aperçu. Il ne le relève même pas.

Une coquille

Jean Robin trépigne sur une coquille de la page 76, à propos d'une date au sujet des vedettes de Cherbourg. Cette coquille (comme quelques autres, c'est la loi du genre) a bien évidemment disparu de la seconde édition, qui sort, je l’annonce, nantie d’une couverture légèrement différente de la première et avec le bandeau rouge : "À L'INDEX EN FRANCE !".

Je prétendrais que c’est l’État israélien
qui a diffusé un timbre à l’effigie de Sarkozy ?

Robin me fait grief de ne pas dire la vérité sur le timbre à l'effigie de Sarkozy, sorti en Israël avant la présidentielle de 2007. Sous-entendant que je prétends qu'il s'agit d'un timbre réalisé par l'État juif, Robin cite le nom de Sylvain Semhoun, qui l'a, dit-il, confectionné par ses propres soins. Or c'est exactement ce que j’écris. Voici le passage incriminé, à la page 83 :
"Juste avant la présidentielle de 2007, l’opinion française découvrit bientôt que les Israéliens disposaient d’un timbre à l’effigie de Nicolas Sarkozy. « Il s’agit d’un petit geste symbolique destiné à resserrer les liens qui unissent les Français d’Israël à Nicolas Sarkozy, déclarait Sylvain Semhoun, délégué élu UMP en Israël. « Nous avons pris comme prétexte l’anniversaire de N. Sarkozy, le 28 janvier, pour éditer ce timbre que l’on peut désormais trouver dans les postes israéliennes », ajoutait-il. "
Robin me reproche de pas citer la bonne source. Mais à l'appui de ce paragraphe, je cite Guysen (note 25), l’agence de presse francophone d’Israël (http://www.guysen.com/articles.php?sid=5592).
Comment est-il possible que Jean Robin ait dénaturé ce passage, au point de lui faire dire l’exact inverse de ce que j’écris ?


J’oublierais de dire que c’est grâce à la France qu'Israël possède la bombe ?


Selon Robin, je cacherais que c'est grâce à la France qu'Israël possède la bombe nucléaire. Non seulement je le dis, mais cette information capitale figure en quatrième de couverture du livre : "c'est grâce à la IVe République que l'État juif avait acquis la bombe atomique".
Comment Robin a-t-il pu passer à côté de cette phrase ?

Il y aurait une continuité entre Mitterrand et Sarkozy ?

Selon Robin, je ne précise pas, et ce serait dommageable, que Attali et Strauss-Kahn étaient des proches de Mitterrand. Robin parle à cet égard de "continuité" entre Sarkozy et Mitterrand. Justement non : sous Mitterrand, le Quai d'Orsay n'était pas aux mains des pro-israéliens, grâce, notamment, à Roland Dumas et à Hubert Védrine. Mitterrand avait résisté, bon gré mal gré, à l’offensive sioniste. Sarkozy, non. C'est l’une des grandes différences qui séparent les deux chefs d’État. La grille de lecture pour comprendre l'actuelle présidence est le sionisme partagé et obligatoire du gouvernement, ce qui n'a jamais été le cas auparavant, depuis de Gaulle. Robin ne s’en est pas rendu compte.

Je ne prendrais pas en compte des éléments importants ?

Robin me reproche de ne pas prendre en considération un certain nombre d'événements qui lui semble importants. Pour cause : ils ne le sont nullement. Tous les éléments qui le confirment figurent dans mon livre. Il est tout à fait clair que le Hezbollah est considéré comme un ennemi par Sarkozy et que Kadhafi n'a été reçu en France que parce qu'il a accepté de s'intégrer, du moins en surface, à l'axe atlantique qu’a rejoint Sarkozy lui-même. Jean Robin ne le sait pas. À moins qu'il fasse l'âne pour avoir du son.

Je considérerais que l’État juif est assimilable
au régime nazi ?

Robin prétend enfin que je ne trouve "pas de problème" à l'assimilation établie par certains antisionistes entre l'État juif et le nazisme. Or page 45, j'écris ceci :
"À ce titre, le sionisme, que certains critiques du camp palestinien assimilent hâtivement au nazisme en se contentant de pointer le nationalisme commun des deux mouvements sans rendre compte de ce qui les sépare...."
Une fois encore, Robin m'a lu avec des oeillères. Une fois encore, il démontre qu’il n’est pas sérieux.

Une affaire sérieuse

Dès lors, on aura compris les raisons pour lesquelles Jean Robin n’est pas un interlocuteur sérieux. Le voilà contraint, pour qu'on parle de lui, de faire sa promotion sur mon dos. En travaillant un peu, il arrivera peut-être, un jour, à percer par lui-même. Ce n’est pas gagné.
Pour ma part, ce que je réclame, c'est un débat national sur la nouvelle politique étrangère de notre pays. C'est la raison pour laquelle j'ai écrit ce livre, et non pour polémiquer à vide dans le monde virtuel de la blogosphère, où la grenouille a tendance à vouloir se faire aussi grosse que le boeuf.
Il s’agit d’une affaire sérieuse : nous parlons de la paix et de la guerre dans le monde. Nous évoquons la souveraineté nationale en péril. La politique étrangère de Nicolas Sarkozy risque d’entraîner la France dans des conflits graves. Il serait temps de nous mobiliser pour que les grands médias s’emparent de ce dossier, qui mérite mieux que des chamailleries sur internet.

Paul-Éric Blanrue, 7 juillet 2009.


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Addendum du 3 décembre 2009.


JEAN ROBIN, CANDIDAT AU POSTE D'IDIOT UTILE

À la date du 1er décembre 2009, sur son blog et sous le titre "Paul-Éric Blanrue ne dit pas tout", Jean Robin  commente la troisième édition de mon livre : 
"Cette fois Paul-Éric revient avec une post-face pour la 3è édition de son livre, dans laquelle il annonce glorieusement avoir enfin trouvé un diffuseur pour son livre en France. Diffuseur qu'il appelle "merle blanc", un nom de code sans doute. En réalité, c'est de mon diffuseur dont il s'agit, et c'est moi qui les ai mis en relation le 8 juin 2009, ils se sont rencontrés et ont conclu un accord. Pourquoi Paul-Éric ne le dit-il pas ? Serait-il gêné qu'un pro-israélien comme moi ait aidé à la diffusion de son livre anti-israélien, par pur esprit de débat et de liberté d'expression ?"
Comme toujours avec Robin, il y a du mou dans la corde à noeuds. La chronologie exacte des faits est sensiblement différente de celle qu'il rapporte. En réalité, le premier à avoir attiré l'attention de mon actuel diffuseur, relativement à l'anomalie de ma situation éditoriale, n'est pas Jean Robin, mais le responsable des éditions InterXXX (Jacques XXX), le 3 juin 2009, c'est-à-dire plusieurs jours avant Robin. Vers cette période, un autre éditeur a également joint celui qui n'était pas encore devenu mon diffuseur, pour lui parler des difficultés rencontrées par mon livre. L'ordre des choses veut aussi que mon nouveau diffuseur connaisse mon éditeur, Marco Pietteur, comme interlocuteur, depuis deux ans ; s'ils n'ont pas travaillé ensemble auparavant, c'est, entre autres, parce que M. Pietteur était sous contrat avec un autre diffuseur, celui-là même qui a fait défection lorsqu'il a fallu distribuer mon ouvrage.
Bref, contrairement à ce qu'il soutient, Robin n'est pas le premier ni le seul à avoir écrit à "son" diffuseur à propos de moi, et il n'est pas davantage à l'origine de la rencontre entre mon éditeur et mon actuel diffuseur. Cette mouche du coche s'attribue là un mérite imaginaire : le connaissant, nous n'en serons pas autrement surpris. Le lecteur se demandera d'ailleurs, à bon droit, de quoi se mêle cet hurluberlu, puisque ce genre d'affaires n'a pas pour habitude de s'afficher sur la place publique. 
Si maintenant, sous prétexte qu'il a jadis pris la peine d'écrire un mail à son diffuseur, haut fait que nul ne lui conteste, Robin tient malgré tout à se porter candidat au poste d'IDIOT UTILE ( le "sioniste" aidant "l'antisioniste" à être diffusé... ), libre à lui. Même si, comme on l'a vu, son "utilité" a été toute relative dans cette histoire, cette expression semble taillée à sa mesure. 
Une dernière chose : Robin ignore qu'un "merle blanc" n'est pas un "code", mais une expression française signifiant "l'oiseau rare". On dit aussi "perle rare". C'est comme "idiot utile"(Useful idiot, en anglais), ce sont des expressions dont il lui faudra un jour apprendre à maîtriser le sens s'il veut persévérer dans l'édition et comprendre pourquoi certains (et certaines) sourient sur son passage.

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